Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 mai 2011 1 30 /05 /mai /2011 10:18

On quitte Lodwar et sa chaleur intenable via le Sud. En point de mire, imaginaire encore, le Mt-Kenya. Voila qui motiverait!

C'est pas pour tout de suite...


Dans un but premier, rejoindre un digne asphalte serait pas mal du tout. On s'elance, les locaux nous le pronostiquent mauvais, nids de poule a gogo, mais a velo pas de probleme s'exclament-ils, facile a les eviter!


La realite:

Les nids de poule sont bien la, nombreux, on en evite certains, mais ils sont tellement nombreux que nos roues sautent a pieds joints plus souvent que voulu. Pour le tarmac, seulement dans nos reves! Il etait la, jadis,  il y a bien 40 ans. Dorenavant, il se camouffle sous 20cm de sable et gravier. Non seulement pas d'asphalte a se mettre sous la roue, mais un revetement traitre - mi-sable, mi tole ondulee.

 

DSCN9350

DSCN9352

 

On en transpire sur ces 84 km et faisons etape a Lokichar en compagnie du Pere Rico d'origine Mexicaine. Un as de l'accueil chaleureux! Nous voila dans ce bled perdu ou toutes infrastructures et activites sont liees a notre personnage affaire dans ce lieu depuis belle lurette.


On tente d'obtenir des infos objectives sur la situation des prochains 80 km nous separant de Kainuk. Cette portion etant reputee pour ses bandits. Les Turkanas, armes a foison, aimant a arreter les voitures et les devaliser de leurs biens. Le Pere Rico ayant ete une victime dernierement, est bien place pour nous donner son opinion. OUI, bandits il y a, NON ils ne sont pas violents, juste menacants aides de leur arme dans le but d'obtenir de l'argent, telephones mobiles ou toute autre valeur. De son vecu, il n'a jamais eu vent d'une attaque sur etranger.


D'autres cyclos-voyageurs relatent la meme histoire avec conclusion qu'il vaut mieux charger le velo dans un camion et faire ce trajet vitesse express.


Rico nous ayant plutot rassure, on tente le coup, les valeurs planquees au fond des sacoches. Les kilometres defilent lentement, la piste est copie conforme a celle d'hier, excecrable.


Kainuk, notre village etape se presente, les bandits nous ont epargnes. Le plus dur n'ayant pas ete de rouler avec la crainte d'etre braque mais de subir cette piste infernale. On en conclut que l'excuse de charger les velos et de faire ce troncon en version motorise est du plus a l'horrible revetement plutot qu'aux pseudos bandits... on sonne a la porte du Pere Ricardo, un autre mexicain oeuvrant dans la mission du coin: Bienvenidos!


Accueil identique a son compatriote 80km en amont. On est attendu, Rico ayant lance un coup de fil a son collegue et ami: 2 cyclistes devraient frapper a ta porte ce soir, lui a-t-il transmis.

Le Pere Ricardo nous ouvre la porte, sourire tout d'abord suivi de quelques aveux. Il etait inquiet de nous savoir sur la route en cible reine, lui-meme s'etant fait braquer quelques mois auparavant. Nous rassurant aussitot, des la sortie du village, vous passez dans une autre province  occupee par la tribue Pokot. Fini les mechants brigands... et encore mieux, le presque bon asphalte devrait faire son apparition dans pas moins de 60 km, denivelees en prime.


On quitte Ricardo, copieux p'tit dej au fond de l'estomac, traversons le pont marquant le debut de la zone Pokot. Verdure, le paysage change, on laisse le desert et sa chaleur derriere nous. Quelques lambeaux d'asphalte font leurs apparitions, des enormes troupeaux de bovins nous croisent, la pluie est la - etape a Ortum.

 

DSCN9354

 

DSCN9355

P1030993

 

Dorenavant le goudron est roi, bien lisse comme toutes roues en reveraient. Le trafic reprend ses droits aussi, le camion fou etant roi, on sert a gauche.


On retrouve une civilisation, un developpement industriel, une meilleure infrastructure, du confort. Kitale - Eldoret - Nakuru, trois villes regorgeant de supermarches. On est stupefait lors de notre parcours le long des etalages: Nutella - Toblerone - Yogourts - patisseries et toute la cosmetique sont au rendez-vous. Ca faisait bien longtemps que les produits basics les avaient remplaces dans nos esprits. Allez, on se fait plaisir!


L'Equateur etant franchi, reste a traverser la fameuse Rift Valley - depression s'etendant du Nord au Sud depuis Israel jusqu'au Mozambique afin de voir poindre notre montagne fetiche cible. Subukia - Nyahururu, les plantations de the prennent place, vert a souhait, tout pousse par ici, fraicheur sous l'equateur en cette fin mai. La saison des pluies prend fin, les pommes de terre, tomates, mais, carottes sont reines. Le coin est des plus fertile.

 

RSCN9359

DSCN9377


Derniere etape, Nyahururu a Nanyuki, 2 options s'offrent a nous:

1) route classique, asphaltee, total 170km. Trafic a gogo, danger en puissance

ou

2) raccourci, on suppose env. 100km, une piste promise atlethique et sans indication de direction, tout loisir de s'y perdre

 

Soyons fous et flemmards, en avant pour la seconde option!

Le paysage change, la verdure laisse place a une vegetation aride, le trafic de camion est remplace par un elegant balai de velos et pietons. Cactus geant, vent de face et surprise, nos premiers animaux sauvages pour spectacle: des zebres trouillards a la robe elegante, des dromadaires nonchalants a notre passage et meme le roi a trompe! Nous voila recompenses de notre tentative hors sentier battu.

 

P1030996

 

DSCN9400

P1040004

 

DSCN9408


Fin de journee, fin de notre raccourci, les flancs attendus du Mt-Kenya sont bien la, voiles... .

 

Partager cet article
Repost0
16 mai 2011 1 16 /05 /mai /2011 13:17

2 canots negocies, c'est fait. Apres une bonne enervee avec les escrocs du coin, Kakarbita et Chotine accompagnees des 10 sacoches Ortlieb embarquent sur la premiere embarcation, Joseba et moi suivant a bord du second tronc d'arbre. L'inquietude de voir sombrer nos biclous dans les eaux boueuses du fleuve Omo n'avait pas raison d'etre, le plus dur finalement etant de remonter tous les bagages sur l'autre rive escarpee.

 

DSCN9308

 

DSCN9310

 un peu crispee dans ce tronc d'arbre!

 

On interroge les locaux pour la piste sensee mener au Kenya. La reponse semble etre simple. Tout droit, direction ma main. Oui, quelques mini villages au passage habites par les tribus Darsenachs, ensuite le check post de la police Ethiopienne, suivi du check post Kenyan et ensuite le lac Turkana devrait apparaitre. La piste? Elle est bonne! Beaucoup de sable! Ca, ca nous arrange moins. Facile a suivre? OUIIIII, tout droit!

 

Les explications etant donnees, seules les distances restent floues, la notion kilometrique n'etant souvent pas le fort des locaux se deplacant a la marche.

 

Qu'en sera-t-il de la realite? On est prepare a un peu pres tout, ayant lu 2 temoignages de cyclistes ayant passe par la dans le passe. Chaud, jusqu'a 57 · C parait-il, prenez de l'eau, minimum 15 litres chacun, l'eau du lac etant sale. La piste, confuse, pas facile a dechiffrer, sablonneuse, vive le poussage. Provisions indispensables, pas de possibilite de ravitaillement pour la prochaine semaine.

 

En avant, on a hate de decouvrir notre propre realite!

 

Un tantinet anxieux, on s'elance en direction du Kenya. On garde le cap, Sud-Ouest. La piste est bonne, incroyable, les premiers 10 km sont un jeu d'enfants. Les Darsenachs sont bien la, blottis dans leurs huttes sommaires. Les quelques eux que l'on croise sont des plus anti-pathiques, ca nous surprendra moins demain (...).

 

Zone desertique, on frole le fleuve Omo de temps a autre, puis la piste s'eloigne et soudain se divise. Ca c'etait pas prevu. Le doute est seme, on hesite, se consulte et optons finalement pour celle de droite, la plus frequentee. Sera-t-elle la bonne? Seule facon de le savoir, essayer.

 

C'est ce que l'on fait, encore une tribu a l'horizon, ca tombe bien, rien de mieux que d'interroger les locaux en cas de doute. Le respectable vieillard nous mime le chemin, la direction me plait, une montagne semble etre dans sa ligne de mire et la fin de sa phrase nous convainc: Kenya! Ca on le comprend.

 

On y va, la piste devient de plus en plus floue, sablonneuse, les roues s'enfoncent davantage, le poussage s'opere, on avance au ralenti. Le soleil brule, nos reserves d'eau sont toujours honorables, je poursuis en paix, convaincue de progresser dans la bonne direction, lentement mais surement.

 

P1030945

 

P1030954

 

Voila 22 km qu'on lutte peniblement et soudain, deux batisses semblant etre abandonnees en point de mire, legerement perchees sur une dune de sable. Serait-ce "la douane" Ethiopienne?

 

Confirmation 2 km apres, quelques hommes torses nus y errent, on les salue et les bombarde de nos questions:

- ou est le poste de police Ethiopien?

Ici!

- Ah! (s'exclame-t-on pour le moins surpris, je sais pas pourquoi je m'attendais a voir un uniforme quelque part). Et la frontiere Kenyane c'est par ou?

Par la!

- Et la piste?

Le gentil douanier nous fait un grafiti dans le sable, seul 2 intersections traitresses en vue. Le cap est simple, toujours Sud-Ouest.

 

Repos a l'ombre etant pris, on se remet a notre tache du jour, etape 2, passer ce "NO Man's land" et entrer en terre Kenyane.

 

Le plan de route du douanier est parfait, on ne reussit meme pas a s'egarer dans cette etendue desertique. Seul le sable nous ralentit. 12 km et 1 heure et demie plus tard, 1 drapeau aux couleurs du Kenya flotte dans le ciel bleu du coin. A nouveau, quelques batisses dans un etat de delabrement avance au milieu du desert, quelques militaires Kenyans et un accueil que j'attendais depuis longtemps. Je ne suis pas decue. "Karibou" - Welcome to Kenya. Sourires et dents blanches en prime.

 

L'interrogation suit, gentille. Impossible d'obtenir le tampon d'entree a cette frontiere, ils nous laissent neanmoins entrer en nous demandant simplement de tamponner notre visa a l'occasion, retrospecivement. Tout parait si simple ici.

 

Soudain, un avion dans le ciel, survol bien bas, toutes les tetes s'agitent, les hommes en kaki grimpent dans la jeep qui ne veut pas demarrer. Le branle bat de combat ne semble pas habituel. L'explication tombe quelques instants apres, tout s'eclaircit soudain:

- a bord de l'avion juste atterri etait le Premier ministre Kenyan

- la raison de sa visite est due a la tuerie d'il y a 8 jours!?

... quelle tuerie s'interroge-t-on?

- les affrontements entre les 2 tribus voisines: les Darsenachs cote Ethiopien et les Turkanas du cote Kenyan. Au total pas moins de 30 morts, les victimes etant Kenyanes.

 

La zone conflictuelle ne date pas d'aujourd'hui. Ils totalisent maintenant 300 morts en pas moins de 2 ans. La raison est simple: EAU. Les Darsenachs tentant de conquerir le territoire occupe par les Turkanas ayant l'avantage d'exploiter les eaux du lac. Peche, eau pour les plantations, ca semble s'expliquer.

 

Avec une petite retrospective, on comprend maintenant la raison des AK 47 poses sur les epaules des 2 tribus. La surprise sur le visage des habitants du coin de voir 2 "whites" se promenant dans cette zone conflictuelle s'explique aussi.

 

On ne s'attarde pas vraiment dans le coin et questionne a nouveau la police Kenyane a propos de nortre route. Ou se trouve le prochain village? Y a-t-il de l'eau? Possibilite d'y passer la nuit?

Les reponses sont enchanteresses. Oui, eau il y a, et mieux que ca, une mission catholique d'origine espagnole y est installee. Divinite! On file, tours de pedales a toute allure, les 8 km nous en separant sont avales.

 

La mission est sans dessus-dessous, le premier ministre y prenant son lunch en compagnie du Pere Steven, ce dernier etant au milieu du conflit des 2 tribus. Une semaine auparavant, il ramassait les restes des corps eparpilles des membres de sa communaute. Les news tournent en boucle sur la chaine televisee nationale, enfin une personne de haut rang a fait le deplacement dans ce coin recule du pays.

 

L'avion du Premier ministre decolle, le calme revient. Les missionnaires nous accueillent, en vitesse neanmoins. Ils desertent, ayant decide de se refugier dans la mission voisine. Ils tentent de nous rassurer: vous pouvez camper ici, pas de probleme, mais pour votre securite, ne sortez pas de l'enceinte de la mission. Interdiction de se balader en direction du lac!! Mais pas de problemes, le staff reste ici, nous en s'en va, le coin est sur... rien de moins sur, le doute est jete!

 

On fait ami-ami avec les Kenyans, une douche nous est offerte, pas de refus, mon t-shirt etant suinte de sueur. On mange les restes du buffet du Premier ministre et filons sous la toile de tente.

 

Surpris, la nuit fut bonne.

Notre petit dej' se passe en compagnie de pas moins de 500 mouches en folies, on ne fait pas trainer la chose, en selle!

 

Le road book a ete dresse dans l'intervale, le coin est truffe de missions catholiques. L'eau ne sera pas un probleme, la navigation non plus, trouver refuge pour la nuit encore moins. Seul l'effort physique persiste, le sable produisant son effet negatif pour toutes roues de velo qui se respectent.

 

Le paysage est magique, aucun trafic, les seules rencontres que l'on fera seront au nom de Turkana, cette tribu persecutee. Les saluts sont conviviaux, malgre les armes antipathiques.

 

Etape no 1 - Mission des soeurs: accueil du tonnerre. Il est 11h00 seulement et pourtant on reve d'y faire etape pour la nuit, encore un paradis.

Un coup de pied ou je pense, on remonte en selle, Soeur Esther nous promettant une autre mission dans 24 km. Du sable, oui, beaucoup, mais un point de mire reconfortant. Ne manquez pas l'embranchement menant a cette fameuse mission, elle se trouve 4 km en dehors de la piste principale. Ok, mais comment deviner, pas de signalisation dans le coin et personne a qui demander main forte?!

 

Super Esther nous fait une description qui tue. Dans 24 km, lit de riviere tres sabloneux, enorme, 300 m de large. En son milieu, une bifurcation discrete. C'est elle qu'il ne faut pas manquer, elle conduit sur la droite, une petite colline en retrait, une mission y est perchee.

 

C'est fait, accueil no 3, ca parle espagnol ici aussi. Je ne vous decris pas le menu du jour, ca devriendrait indecent pour le coin recule dans lequel on se trouve.

 

P1030964

 precieuse eau, meme de quoi se faire une lessivette

 

Etape no 4, nos hotes sement le doute. La piste devient inroulable a velo, vous avez meilleur temps d'attendre samedi (cad 3 jours), un vehicule va partir en direction de Kalokol, notre destination. Ca nous fait reflechir. En meme temps, notre esprit sceptique n'est pas en mode veille. Ok, du sable, mais ils ne sont pas cyclistes. Jusqu'ici, on s'est debrouille, on a pousse, parfois longuement. Mais on a avance, en moyenne 50 km par jour. Pourquoi notre avance ne devrait pas se poursuivre?

 

On decide de tenter la suite, malgre les mises en garde. On en conclut qu'au pire, on attendrait 2 jours en bord de piste que le vehicule de la mission passe. De l'eau, on en trouverait bien quelque part et nos reserves de nourriture sont encore honorables, donc pas de quoi s'enerver.

 

On remercie nos hotes, et partons, dans l'incertitude tout de meme.

 

On se felicite a chaque km parcouru de n'avoir pas encore pose le pied a terre. Quelques mini-bleds se succedent, leurs huttes jonchent les bords de la piste. Les habitants sortent de leur "panier geant", nous saluant d'un "Jambo" si enthousiaste qu'il rebousterait notre moral.

 

P1030969

 

DSCN9333

 

DSCN9332

 

Mission no 4, au milieu du village de Kataboy, 2 Peres d'origine Ugandaise nous accueillent cette fois-ci. Vous prendrez bien un soda chaud?

- j'en revais de ce coca, a defaut d'un frigo, va pour le "chaud"

 

La nuit sous la toile de tente est etouffante et transpirante, on reve d'une petite brise, seules les etoiles pour nous distraire.

 

Kalokol est en vue, le Pere Bruno nous pronostique 24 km. Du sable, oui, encore.

 

DSCN9341

 

La realite est au nombre de 29 km, par contre le tarmac promis est bel et bien la. En tres mauvais etat, mais j'admets, j'appelle ca de l'asphalte aussi.

 

On celebre notre traversee des rives du lac Turkana, soda "frais"!

Partager cet article
Repost0
7 mai 2011 6 07 /05 /mai /2011 12:57

Banna - Mursi - Hamer - Arbore - Darsenach, ces noms de tribus de l'Omo Valley sonnent dans nos oreilles. On se demande quand et comment on va les rencontrer, au detour d'un virage, au marche du bled du coin, blotties sous une hutte, marchant en sens inverse sur la meme piste que nous?

 

Tout ca reunit. L'air de rien, les voila a nos cotes, fini les horribles lanceurs de pierres juveniles, on est toujours en Ethiopie et par bonheur les civilisations ont deja changes.

Dorenavant les rencontres se passent avec une expression de surprise, reciproquement, mais dans le respect total, ca faisait longtemps. De leurs cotes, eberlues ils sont de nous voir debouler du haut de nos 2 roues au milieu de leur environnement et du notre, on est stupefait de decouvrir ces personnages hauts en tranditions et hyper simplicite.

 

DSCN9269

 

P1030926

 

DSCN9273

 

Torse nu feminin, peau de bete tannee sur les fesses, colliers colores decorant leur buste, voila pour tout leur habillement. Les cheveux sont enduits de poudre de terre rougeatre melangee a une epaisse couche de graisse pour les femmes et plume d'oiseau piquee dans une sorte de coquille de terre savemment pose sur le crane des hommes. Quant aux enfants, hormis 2 bracelets de perles accroches aux chevilles, la tenue d'Adam est reine, facile.

 

RSCN9305

 

P1030907

 

P1030934

 

P1030931

 

Seule interrogation, les armes lourdes trimbalees? On comprendra la raison dans quelques jours, pour l'instant ca nous surprend, la chasse ne battant pas son plein semble-t-il.

 

RSCN9275

 

Konso - Weyto - Key Afar - Dimeka - Turmi et enfin Omorate. On suit cette piste menant a notre but, la frontiere Kenyane. Des marches a chacunes de ces etapes, reste a mettre les bouchees doubles pour les atteindre le bon jour de semaine, les tribues elles sont au rendez-vous. On epargne nos reserve de nourriture en vue de la zonde desertique a traverser une fois la frontiere passee, pas question non plus de toucher a la reserve de fuel du rechaud. On se gave d'horrible Injeras dans les gargottes du coin, on en peut plus de cette nourriture ethiopienne tout comme l'ambiance de ce pays, tout y est malsain.

 

P1030824

 Longue queue a la pompe a eau

 

Omorate enfin, on passe a l'immigration, un tampon en guise de sortie, l'officier accepte d'avancer la date pour nous arranger, on traversera le fleuve demain seulement.

Reste a negocier les canots, ca va etre sport la traversee du fleuve Omo sur tronc de bois creuse. Bye-bye Ethiopia, vive l'inconnu Kenyan! Malgre l'incertitude qui plane pour la zone desertique en vue, je me sens d'une incroyable legerete a l'idee de changer d'air.

Partager cet article
Repost0
4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 15:37

On quitte Addis, un dernier p'tit dej' d'enfer couronne d'un jus d'avocat de quoi donner des ailes a tout biker.

En selle, direction Sud! On hesite, pour le passage de la frontiere, 2 solutions devant nous:

 

petit a)  MOYALE - la classique situe au Sud-Est... inconvenients?

- 400 km de mauvaise piste une fois en terre Kenyane et des "YouYou" a la tres mauvaise reputation sur les 500 derniers km Ethiopiens.

Positif, tout le monde passe par la, facile, visa empoche a la frontiere.

 

OU

 

petit b) OMORATE, direction Sud-Ouest, ayant la particularite de n'avoir aucun trafic motorise faute au fleuve Omo ... et son absence de pont. Seul possibilite de le traverser - canot de bois!

Voyons le positif dans cette alternative:

- L'Omo Valley est truffee de tribus et marches tous plus colores les uns que les autres

- Les 600 km separant Addis et Omorate devraient nous epargner de l'agressivite juvenile locale

 

Soyons fous, malgre le passage scabreux de la frontiere, on se laisse tenter par cette solution et fermons les yeux pour le negatif. Apres tout, la fin du goudron ne nous fait pas si peur, la piste sera boueuse faute a la saison des pluies mais ca devrait passer.

Les denivelees promettent d'etre mechantes, on en a l'habitude a present. Une fois en terre Kenyane, la chaleur le long du lac Turkanna sera feroce, le portage d'eau monstrueux, la piste difficile a dechiffrer, le climat tendu entre les differentes tribues... ca va etre sport et c'est tant mieux!

 

On descend au Sud donc: Butajira - Hosaina - Sodo - trois grosses bourgades espacees de plus ou moins 100 km l'une de l'autre. L'asphalte est encore present, mauvais par contre. L'orage est dans l'air, une dose quotidienne nous est promise, la saison des pluie est un tantinet en avance cette annee parait-il. Les "YouYou" promis calmes ne sont pas, au contraire! Les plus virulants que l'on ait rencontres, indescriptibles, on se croit dans un zoo a chaque traversee de village et heureux d'y avoir survecu a chaque sortie de hameau.

 

DSCN9215

 

P1030791

 

P1030796

 

P1030819

 

DSCN9238

 

DSCN9239

 

Arba Minch finalement, grosse bourgade blottie entre les 2 "lacs aux crocodiles" - Abaya Lake. Fin de l'asphalte, place aux pistes boueuses, plantations de bananiers et manguiers. Une allee d'arbres appeles localement "arbre a flammes" nous accueille a la tombee de la nuit. 130 km aujourd'hui, on est accueilli par les amis de Jean-Paul II, le Pere Martin, un ecossais en charge de la mission catholique du coin.

 

Repos garanti, les frangipaniers ornent le jardin, vue sur les lacs, on se prepare pour la seconde mi-temps: en avant pour Omorate et son Omo Valley, vives les tribues! (a suivre...)

Partager cet article
Repost0
22 avril 2011 5 22 /04 /avril /2011 17:44

Remise en selle en direction de la capitale, Addis Abeba, 750 km en vue. Couverts de boutons dus aux trop nombreuses puces de lit, c'est en se grattant que l'on se remet dans le rythme des denivelees. Presque surpris, elles se moderent mais se rallongent. Je prefere. Les paysages sont plaisants, la verdure prend place, les massifs montagneux aussi, les rivieres se succedent et fait marquant, on encaisse nos premieres pluies. 2 mois sans voir la moindre goutte ni nuage, on s'en rejouirait presque.

 

 P1030718

 

P1030702 

 P1030784

 

P1030773 

 DSCN9182

 

On tente un camping, pas sauvage malheureusement, on cherche le compromis. ONG, voila la solution, toujours de beaux batiments et espaces de verdures legerement a l'ecart des villages, barriere cloturee et surtout un garde arme faisant le guet nocturne, ca rassure. Dans notre palace de toile, les puces ne sont pas reines.

 

Bahir Dar loge au bord du lac Tana et son marche bien local nous accueille a coup de jus de mangue-avocat trop bon, Debre Markos perche sur les hauteurs a quelque 2'500 m d'altitude a coup d'orage violent, on taille la route, Addis est en vue, seul obstacle a franchir, la Blue Nile Gorge: plongeon de 1'500 m de denivelee negative ... suivie de la meme somme de denivelee cette fois-ci positive, pour remonter sur la rive opposee. Et quelle ambiance? YouYou, level 2-3-4...

 

P1030746

 

P1030761

 

P1030766

 

DSCN9194

 

P1030778

 

Les jours precedents, ce n'etait que mots, les enfants aux paroles agressives, ok, j'etais preparee: YouYou, Money, Money! Dorenavant, le niveau 2 s'accompagne d'un jet de pierre, timide encore, juste histoire de demontrer la non-bienvenue si je n'ouvre pas mon porte-monnaie. Le niveau 3, un coup de baton dans les roues, une poussee laterale, bref, un coup malsain a l'image des habitants de ce pays. Et le niveau 4? je l'attends pour demain!

 

En bref, tout se passe dans le mental pour ne pas devenir dingo. Une bonne seance de meditation en place du petit dej', voila qui aide pour les premieres heures de velo. Ok, je connais l'esprit du coin dorenavant, j'ai appris a anticiper les mesquineries de ces plus ou moins juniors. Jamais ils ne me lanceront de pierre de face, toujours dans le dos, seraient-ils un brin laches? Pour les heures de mi-journee, lorsque la fatigue fait son apparition, la baguette magique fait son effet. Moi aussi, je suis dorenavant "du bout de bois magique" que tout Ethiopien du plus jeune au plus age se trimbalent avec. Le mien, je l'ai choisi court, juste de la largeur de mon guidon, bien souple, donc fouettant. Ca y est, je suis armee tel Zorro, prete a degainer si besoin, plus par idee d'intimidation que de pure utilite.

 

Et les fins de journees, en pleine cote, bien crevee, 20 enfants de tous les cotes, hurlants des paroles pas gentilles du tout, s'accrochant a mon porte-bagages, que faire? L'envie de m'arreter, de hurler, d'en saisir un et de le fracasser me traverse l'esprit regulierement!

 

Mais non! L'effet Joseba prend place: il se laisse couler a ma hauteur, je passe en tete et c'est a lui maintenant de manoeuvrer avec ces demons (partie remise, on avait la meme strategie pour les chiens du Tibet, j'avais le mauvais role). Le premier ne risque rien, les represailles du second effrayant les kids. Pourquoi les parents ne bronchent-ils pas face a de tels comportements, que dis-je, pourquoi encourragent-ils leur progeniture dans cette attitude? Provocateurs, malhonnetes, irrespectueux, lamentables, pathetiques, ... la pauvrete ok, mais ca n'excuse pas tout!

 

Partager cet article
Repost0
12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 17:31

Frontiere passee, seule la chaleur est semblable, a faire fondre!

Les plats soudanais se transforment en descentes vertigineuses et montees tres mechantes, avec chance l'alternance est separee par 500 metres de presque plat. La forme n'a qu'a suivre!

 

DSCN9094

 

DSCN9107

 

Le salut enchanteur du pays precedent se passe dorenavant en "YouYouYou" scande d'un ton agressif par tous les juniors des villages traverses. Aussitot arrives a leur hauteur, le "YouYou" se transforme en "MoneyMoneyMOOOney" encore plus insistant! Sympa l'accueil, et ce n'est qu'un debut! Malgre tout le pire est a venir, pour l'instant tout enfant capable de courir nous accompagne dans notre pedalage transpirant et parfois meme aidant dans le poussage... ca va changer, on attend le niveau 2!

 

DSCN9100

 

P1030610

 

Les campings spot magiques sont du passe, non pas que le paysage ne fasse pas rever toute tente qui se respecte, mais la securite n'est pas des plus elevee par ici. Le regard mi-malsain empreint d'une epaisse jalousie lancee par les locaux n'invitent pas a passer la nuit a la sauvage, les velos auraient vite fait de disparaitre. Au lieu de ca, nos nuits se passent dans les hotels a ambiance bien locale, c'est a dire carrement "bordelique"... a ce propos, la religion elle aussi a change, fini l'Islam, place au Christianisme.

 

Gastronomie, le loyal "Fuul" soudanais cede sa place aux "Injeras" ethiopiennes: crepes geantes au gout acidule du a la fermentation de la pate en phase de preparation. Nourriture de base, on s'y lance. La mise en bouche n'est pas convaincante, les nombreuses sauces l'accompagnant sont mechantes pour nos estomacs. Ca gargouille grave dans les montees!

 

L'adaptation se passe dans les regrets, les souvenirs ultra positifs soudanais etant encore trop presents. Au fil des kilometres, des longues degoulinees et fortes denivelees incessantes, la realite nous rattrape.

 

Delivrance, Gondar la medievale situe a 190 km de la frontiere nous offre un repos bienvenu apres 8 jours de pedalage depuis Khartoum.

 

P1030719

 

P1030663

 

P1030691

 

Partager cet article
Repost0
8 avril 2011 5 08 /04 /avril /2011 16:57

Khartoum - on quitte cette capitale trop hospitaliere. Cinq jours passes a vitesse express, occupes a obtenir un visa Ethiopien et surtout a se la couler douce, tout un programme. Bonne cuisine - poulet grille, jus de fruits frais, yogourt, de l'incroyable pour le Soudan, on l'apprecie donc a sa juste valeur. Cocon 5 etoiles aussi grace a Deborah, une New Zelandaise enseignant l'anglais a Khartoum nous ayant accueillis pour la duree de notre sejour. Comme a la maison on s'est senti, a ouvrir le frigo, siroter des cafes et se faire des petits dej' hors norme en trainant en pyjama, le tout dans une temperature juste choisie a 25 degres au lieu des 48 ·C de folie de l'exterieur. L'occasion de faire une lessive avec une machine a laver! Et oui, ca parait simpliste, mais tellement appreciable lorsqu'on est habitue a porter le meme t-shirt gorge de sueur due a une bonne semaine de pedalage. Que dire de la connexion Wifi... :-)

 

Donc, le negatif dans tout ca: dur de s'arracher d'un tel confort pour replonger dans le rythme et non confort du petit pedaleur que nous sommes.

 

Hasaheisa et son pseudo parc d'attraction ou on passera la nuit chaleureusement accueillis par le gardien du lieu - Wad Medani, on traverse le Nil Bleu et roulera sur sa rive Est dorenavant - Gedaref et enfin Gallabat seront nos points de repere le long de cette route nous menant a la frontiere Ethiopienne. Au total, 550 km plus ou moins plat, plus ou moins venteux.

 

Rien a signaler au niveau du paysage si ce n'est que le desert a laisse place a des arbustes trop secs et epineux a l'aise pour nous procurer des crevaisons et que la chaleur fait dorenavant rage grave. 53·C deja a 11h··, on a du mal a s'imaginer a supporter la suite. L'urgence se veut de degotter un ombrage quelconque pour passer les heures les plus chaudes. 57·C sera notre record!

 

P1030600

 

DSCN9083

 

P1030605

 

Les arrets pour refaire le plein en eau sont multiples, on estime la distance jusqu'au prochain village et scrute le va et vient des anes en charge de ravitailler les foyers a coup de bidons metalliques. C'est bon, point d'eau il y a. Seule mauvaise surprise, l'eau est couleur opaque brunatre, buvable parait-t-il... .

 

DSCN9084

 

Les sourires et Welcome scandes sont incessants, les escortes sur quelques kilometres par des cyclistes en herbe multiples, des supers stars ces Soudanais, je les mets en pole position sur ma liste, accueil hors norme!

 

P1030608

 

Gallabat finalement, petite bourgade separee de sa voisine Metema par un petit pont faisant office de frontiere, on passera la nuit en camping chez les policiers, lieu le plus sûr dans ce coin craignos... la tente plantee a cote de la prison. Seule condition a remplir pour etre acceptes dans l'enceinte? Ne pas prendre de photo!

Partager cet article
Repost0
2 avril 2011 6 02 /04 /avril /2011 07:02

Debarquement en freestyle total, ainsi se passe le dechargement de marchandises importees d'Egypte au mini port de Wadi Halfa. La nuit fut des plus venteuses, point positif, pas de piqures de moustiques. Les passagers sont principalement d'origine des pays limitrophes, Egyptiens, Soudanais et leurs monceaux de marchandises diverses. Plus un seul centimetre carre disponible sur le pont, s'allonger pour passer la nuit fut un combat... reussi. Les 16 heures de ferry a voguer sur le Nil et tantot le lac Nasser nous acheminent dans ce nouveau pays: Soudan.

 

P1030507

 

Nouvelle ambiance, nouveaux sourires sinceres! Le cote non touristique du pays doit y etre pour quelques choses, on apprecie cet accueil.

 

Parcours du combattant pour se faire enregister, un visa d'entree ne suffisant pas, on fonce dans la bureaucratie dont les Soudanais sont grands fans. Que faire d'autre que de jouer le jeu... on parcourt les 7 bureaux differents, collecter les photocopies de documents, le fameux formulaire, des timbres a n'en plus finir et finalement au bout de 2 heures, le valeureux autocollant faisant foi. Plus qu'a obtenir un permis photos... non la, on trouvera un moyen d'echapper a la regle!

 

Cote gastro, le regime est vite vu: Fuul (bouillie de haricots rouges accompagnee de pain) et encore Fuul, 3x par jour. Le seul dilemne etant de choisir le moins craignos. Nos debuts sont manques, une dose d'amibes pour Joseba et de valeureux vomissements pour ma part. On misera sur la cuisine maison, notre rechaud va devoir turbiner pour remettre nos intestins en place.

 

Au programme au devant de nos roues: Nubian Desert. Longer le Nil, faire etape dans de mini bleds aux maisons en terre battue enfuies dans une cour et decorees de peintures traditionnelles, se faire accueillir a coup de Tcha (the) et sourires magnifiques.

 

P1030524

 

Le vent nous a a la bonne, meme pas le temps de voir defiler les kilometres au compteur. Dongola - ville etape, on enjambe le Nil et roulera dorenavant sur sa rive Ouest. Abu Dom, on change de cap, plein Sud, plus de riviere a nos cotes, seul le Desert, ses chameaux et chaleur. 49ºC au plus chaud de la journee, les siestas a l'ombre se planifient, le rythme de nos journees de pedalage est remodele.

 

P1030543

 

P1030522

 

P1030545

 

P1030540

 

DSCN9082

 

DSCN9080

 

900 km parcourus en 7 jours, merci Eole! Khartoum est en vue, le changement de diete est annonce, la douche revee :-)

 

 

Partager cet article
Repost0
17 mars 2011 4 17 /03 /mars /2011 18:27

Luxor et son harcelement touristique! Pas beau comme annonce, mais tellement vrai malheureusement... a moins que mon opinion soit faussee par notre isolement du a la traversee du Western Desert. La, pas ame qui vive, pas moyen de se sentir sollicitee au detour de la moindre dune. Le contraste est flagrant.

 

Abstraction faite de ce detail, l´endroit digne d'un cocon impeccable juche en bordure de Nil laisse reveur. Temples a gogo, Luxor ou Karnak a choix, vallee des reines et des rois, le programme est riche.

 

P1030455

 

P1030434

 

P1030451

 

P1030450

 

 

Aswan ensuite, pareil, ville juste blotie comme il faut contre ce toujours et meme fleuve. Tout juste installee dans cette cite apres 3 petites journees de velo tranquillou a flaner le long des courbes de la riviere et ses plantations de dattiers, le combat pour denicher un billet de ferry, seul moyen permettant de passer la frontiere Soudanaise, peut commencer. Trajet realise une fois par semaine, le lundi, pas question de manquer le paquebot... visas arrivant a echeance obligent.

 

P1030457

 

P1030466

 

 

 

Partager cet article
Repost0
14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 22:53

 

Partager cet article
Repost0

Joseba & Corinne are in

  profile carre noir   Bienne

     SWITZERLAND

     64'204 km

    53 countries 

    60 moon2 

 Last update:  15th of April 2014

 

 

route-since-2009.jpg

ok

Search ...?...

Photo Gallery

 title

A méditer...

J'ai rencontré des gens tellement pauvres que la seule chose qu'ils possédaient... était l'argent!

Jean-Béliveau, 11 ans de tour du monde à pieds

  @ @ @